Quand l’inflammation s’installe…
L’ infection urinaire ou cystite résulte de la colonisation de l’urètre, le canal permettant le passage de l’urine depuis la vessie, puis de la vessie par certaines bactéries venues de l’intestin, les entérobactéries. Il existe trois types d’entérobactéries responsables de ces infections : Escherichia coli ou colibacille, Proteus et Klebsiella. Dans 75 à 90% des cas, Escherichia coli est le pathogène en cause. Le pathogène va s’accrocher à la paroi de la vessie, et une fois installé, se multiplier. Cela entraîne alors une inflammation : la cystite.
Ces entérobactéries transitent par le film hydrolipidique entre l’anus et l’entrée du vagin. La présence de lactobacilles protecteurs dans le vagin va permettre d’éviter l’infection mais lorsque cette protection naturelle est affaiblie, c’est-à-dire en cas de dysbiose, l’environnement devient favorable à leur développement.
Reconnaître une infection urinaire
L’infection urinaire provoque des sensations de brûlure au moment d’uriner, des besoins fréquents et douloureux d’uriner et des urines troubles ou malodorantes… Ces symptômes si caractéristiques peuvent suffire à établir le diagnostic. Pour déterminer de manière précise la bactérie en cause, un examen cytobactériologique des urines (ECBU) sera réalisé en laboratoire d’analyse.
Prévenir les cystites en ayant une hygiène de vie adaptée
Afin de préserver cet équilibre, il est important d’adopter les bons réflexes en matière d’hygiène intime :
- Boire au moins 1,5 litres d’eau par jour
- Eviter de porter des vêtements trop serrés et en matière synthétique
- Limiter l’usage de tampons et protège-slips
- Se laver 1 fois par jour avec un produit d’hygiène intime
L’infection urinaire se développant souvent après un rapport sexuel, il est également important d’uriner avant et après chaque rapport sexuel pour éliminer les bactéries éventuelles.
D’autres facteurs de risques peuvent favoriser l’apparition de cystites tels que le stress, le tabac, ou la ménopause.
L’intérêt des probiotiques et des plantes en prévention des infections urinaires récidivantes
La prise en charge des cystites repose principalement sur la prise d’antibiotiques. En quelques jours, la plupart des femmes ne ressentent plus de symptômes. Mais les récidives sont fréquentes. A partir de 4 cystites par an, on parle de cystites récidivantes.
En cas de récidives, une consultation médicale peut permettre de vérifier qu’il s’agit bien d’une infection urinaire et non d’une anomalie au niveau des reins, de la vessie ou des conduits urinaires.
Lors d’infections urinaires à répétition, la prise successive d’antibiotiques peut lourdement fragiliser la flore vaginale et contribuer aux rechutes. L’équilibre du microbiote vaginal a pourtant un rôle majeur pour limiter la prolifération des bactéries pathogènes au niveau des voies urinaires.
De nombreuses études2 ont montré l’effet bénéfique des probiotiques dans la prévention des cystites. La souche probiotique Lactobacillus helveticus a notamment une forte capacité d’inhibition de l’adhésion des principaux pathogènes uro-génitaux3.
Certaines plantes, pour leurs propriétés antiadhésives, antibactériennes, anti-inflammatoires ou diurétiques, peuvent contribuer à limiter les infections urinaires. La canneberge (ou Cranberry), l’orthosiphon et la piloselle sont particulièrement recommandées en cas de cystite.
Alors que la piloselle, grâce à ses propriétés antiseptiques, empêcherait la prolifération des bactéries4, la canneberge, et plus précisément, les proanthocyanidines (PACs) de type A qu’elle contient, et l’orthosiphon inhiberaient la fixation des bactéries5.
En bloquant ainsi les interactions entre bactéries et cellules, la canneberge et l’orthosiphon limiteraient l’infection.
Les plantes vont permettre de limiter l’adhésion des pathogènes tandis que les probiotiques, utilisés sur du long terme, vont agir directement sur l’équilibre de la flore vaginale. L’action conjointe de ces produits associée à une bonne hygiène intime pourrait permettre de prévenir les cystites récidivantes.