Les effets de la vitamine D sur le système immunitaire
Les vitamines au sens général du terme, sont exclusivement apportées par l’alimentation.
De par son mode d’action, la vitamine D est en réalité une pré-hormone : elle peut également être synthétisée par notre organisme, au niveau de la peau. Elle circule dans le sang pour activer ou désactiver certains mécanismes cellulaires. La vitamine D interfère notamment avec notre système immunitaire, à différents niveaux2;3 :
- La vitamine D permet le maintien de l’intégrité de la muqueuse intestinale, par son action sur les protéines constituant les jonctions entre les cellules intestinales. L’intestin étant le lieu de transit des pathogènes, leur passage dans la circulation sanguine ne peut se faire qu’en traversant la paroi intestinale. Lorsque cette paroi est altérée, elle présente une hyperperméabilité qui laisse passer ces pathogènes. Une paroi intestinale en bonne santé est essentielle pour empêcher leur passage, tout comme un microbiote intestinal diversifié.
- La vitamine D a une action sur le système immunitaire inné : elle stimule les macrophages et les cellules dendritiques, qui sont les « soldats de première ligne » du système immunitaire. Notre organisme réagit ainsi rapidement en cas d’agression.
- La vitamine D stimule également le système immunitaire adaptatif : elle augmente le nombre de lymphocytes Th2, conduisant ainsi à un effet anti-inflammatoire.
- La vitamine D augmente les mécanismes d’élimination des pathogènes, tels que la synthèse d’agents antimicrobiens par les cellules immunitaires.
- Enfin, la vitamine D a été très étudiée dans le cadre de la prévention des infections pulmonaires aiguës. Il apparaît que la supplémentation en vitamine D3 réduit le risque de contracter au moins une fois une infection des voies respiratoires.
Les différentes formes de vitamine D : la vitamine D2 et la vitamine D3
On trouve la vitamine D sous deux formes :
- La vitamine D2, présente dans les végétaux
- La vitamine D3, présente à la fois chez les animaux et les végétaux.
Quand notre peau fabrique de la vitamine D, il s’agit de vitamine D3.
Aussi bien la vitamine D2 que la vitamine D3 peuvent être utilisées pour la complémentation, avec des quantités exprimées en unités internationales.
Les unités internationales permettent d’établir une référence universelle dans le dosage des formes actives des vitamines et des hormones.
Pour information, une unité internationale = 0,025 microgrammes de vitamine D3, et 1 ug de vitamine D = 40 UI.
La forme D3, mieux métabolisée par l’organisme
Une fois ingérée, l’ensemble de la vitamine D3 se lie à une protéine de transport dans le sang pour être amenée jusqu’au foie. A son arrivée dans le foie, elle subit une modification de sa structure chimique et donne une nouvelle forme de vitamine D (la 25(OH)D3). C’est cette forme dite « circulante » qui est dosée lorsque l’on fait un prélèvement sanguin pour connaître son statut en vitamine D.
C’est à partir de cette forme circulante qu’est synthétisée la forme active de la vitamine D, selon les besoins de l’organisme. En effet, en réponse à des signaux indiquant un besoin, la vitamine D circulante subira une nouvelle modification de sa structure chimique, qui aura lieu principalement dans les reins (mais aussi dans d’autres cellules). C’est cette étape qui permet de former la vitamine D active (le calcitriol).
La vitamine D3 est mieux métabolisée et conduit ainsi plus efficacement à la forme active de la vitamine D que la vitamine D2 (4).
Le statut adéquat en vitamine D
Un statut adéquat en vitamine D est défini par un niveau circulant supérieur ou égal à 75 nmol/l, soit 30 ng/ml. Ce dosage s’effectue à la fin de l’hiver ou au début du printemps.
Environ 80% des Français auraient une concentration inférieure à 75 nmol/L, et seraient donc en déficit de vitamine D.
La carence en vitamine D est quant à elle définie par un taux inférieur à 10 – 12 ng/ml, ce qui est beaucoup plus rare et touche principalement les personnes très âgées présentant des maladies telles qu’une insuffisance rénale.
Il existe différents paramètres pouvant expliquer ce déficit généralisé :
- Un ensoleillement insuffisant durant la période hivernale; en effet, chez un adulte en bonne santé, une exposition des mains, des avant-bras et du visage pendant 10 à 15 min deux ou trois fois par semaine, d’avril à octobre, suffirait à couvrir les besoins (1). Cette synthèse n’est cependant pas toujours optimale en France, notamment en hiver, où le taux d’ensoleillement est insuffisant.
- Une pollution atmosphérique et une couverture nuageuse, qui filtrent les rayons UVB, utilisés par la peau pour la synthèse de vitamine D3
- Une alimentation pauvre en vitamine D2 et en vitamine D3 (une des sources majoritaires de vitamine D3 se trouve dans les poissons gras)
- A noter que les personnes âgées et les personnes à peau pigmentée (la pigmentation agit comme un filtre anti-UVB) ont une capacité de synthèse de vitamine D3 diminuée.
La prévention : quelle quantité de vitamine D3 apporter par la supplémentation ?
L’Académie de médecine préconise un apport journalier de 800 à 1000 UI. Cette donnée est issue d’un rappel de ses recommandations paru en mai 2020 et lié à la pandémie de Covid 19. (5)
Une supplémentation concomitante par du magnésium peut être préconisée, car il contribue à l’activation de la vitamine D (6). Enfin, d’après la littérature scientifique, la vitamine D n’est toxique que lorsque les doses apportées sont excessives soit de l’ordre de 50 000 UI/jour, et ce sur une période de plusieurs mois.
Pour plus d’informations personnalisées, demandez conseil à un médecin ou à un pharmacien, idéalement formé à la micronutrition.